Le PASEC a mené sa première évaluation internationale en 2014 dans dix pays (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Niger, Sénégal, Tchad et Togo). Le rapport de cette évaluation internationale des systèmes éducatifs décrit une situation générale préoccupante, voire alarmante pour certains pays.
L’étude établit que dans la quasi-totalité des 10 pays, la grande majorité des élèves du primaire, que ce soit en début ou en fin de cycle, n’ont pas acquis les compétences leur permettant d’envisager la réussite de leur scolarité.
En début de cycle (2e année du primaire), plus de 70% des élèves pour la langue et plus de 50%pour les mathématiques, n’atteignent pas les seuils qui permettraient d’envisager la réussite dans leurs apprentissages et leur scolarité à venir. Pour la fin de cycle (6e année du primaire), près de 60% des élèves se trouvent dans cette situation, que ce soit en lecture ou en mathématiques.
Dans tous les pays, les écarts de compétences entre les élèves sont considérables. Par exemple, en fin de primaire, les meilleurs élèves sont capables de lire des textes, tandis que les compétences des élèves les plus faibles demeurent au stade du décodage des mots, voire en-deçà.
L’étude met en évidence les liens positifs existant, tant entre acquisition des compétences en langue et en mathématiques (la maîtrise de la langue ressort comme un déterminant clé de la performance en mathématiques), qu’entre réussite de début et de fin de cycle (en général, les pays ou écoles au-dessus de la moyenne en début de scolarité dépassent aussi la moyenne en fin de scolarité). L’étude a permis d’identifier que, en dépit de la réalité du lien entre réussite en début et en fin de scolarité, les systèmes éducatifs étudiés allouent paradoxalement moins de ressources pédagogiques en début qu’en fin de scolarité.
Par ailleurs, l’étude fait état de grandes inégalités entre élèves et écoles: par exemple, les élèves des milieux plus favorisés et dont les parents sont alphabétisés sont plus performants, les élèves ayant fréquenté la maternelle réussissent mieux, les élèves des zones rurales et des écoles publiques sont désavantagés dans leurs apprentissages et leurs conditions de scolarisation, les filles réussissent globalement moins bien en mathématiques, les enfants qui entrent au primaire tardivement présentent de moins bonnes performances et les redoublants ne parviennent généralement pas à combler leur retard.
Face à ces constats, le PASEC invite les pays et la communauté éducative à prendre en compte 9 pistes de réflexion :
Le PASEC entend que ces résultats, interpellent sur la nécessité de rechercher des solutions urgentes et systémiques en mesure d’infléchir une situation très préoccupante ; une situation qui amène à poser une interrogation : Ne devrait-il pas désormais être question de systématiquement placer l’acquisition des compétences des élèves du primaire en langue et en mathématiques, au cœur des politiques éducatives nationales ?