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La CONFEMEN à la COP21

À l’occasion de la conférence des Nations-unies sur les changements climatiques (COP21), une Journée thématique sur l’éducation au développement durable a été organisée le 4 décembre 2015 à Paris, à l’initiative de la Ministre française de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mme Najat Vallaud-Belkacem.

Sous le thème « sans éducation, pas de développement durable », cette Journée a vu la participation de Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, de Ségolène Royal, ministre française de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, de Rachid Belmokhtar, Ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle du Maroc (pays organisateur de la COP22), et de Florentin Moussavou, Ministre de l’Éducation nationale du Gabon, en sa qualité de vice-Président de la CONFEMEN.

Dans son discours, le vice-Président de la CONFEMEN a rappelé les grandes lignes du cadre d’action pour une éducation inclusive et de qualité pour tous en Francophonie adopté par la 56e session ministérielle en lien avec le développement durable. Il a rappelé que parmi les choix stratégiques que les ministres de la CONFEMEN ont privilégiés dans le cadre de l’EDD, celui de «garantir aux jeunes l’acquisition de compétences indispensables pour vivre et travailler au XXIe siècle», occupe une place de choix. Pour la CONFEMEN, nos systèmes éducatifs peuvent et doivent promouvoir chez tous les apprenants, jeunes ou adultes, les valeurs, les attitudes et les comportements adéquats pour préserver nos ressources naturelles et sauvegarder un environnement viable pour l’humanité.

Évoquant le contexte africain, le Ministre de l’Éducation du Gabon a décrit l’ampleur de l’impact du changement climatique en Afrique, qui affecte l’accès à l’éducation, à la santé, à l’alimentation, et remet en cause les droits sociaux et environnementaux, soulignant l’importance de connecter l’école à son milieu, pour que les jeunes acquièrent les compétences pour faire face à ces changements.

Tout comme le Ministre de l’Éducation du Gabon, le Ministre de l’Éducation du Maroc a souligné que son pays est confronté au quotidien aux conséquences du réchauffement climatique. « Il y a nécessité à préparer les jeunes à y faire face, et l’éducation est le fer de lance du développement durable, » a déclaré le Ministre Belmokhtar. Il a saisi l’occasion pour exposer les nombreuses initiatives mises en place depuis l’adoption d’une Charte de l’Environnement en 2009. La mobilisation est forte au Maroc a-t-il fait remarquer, avec notamment l’ouverture chaque année de quelques 230 éco-écoles et l’accent particulier qui est mis sur tout le volet pédagogique.

La Directrice générale de l’UNESCO a plaidé pour la prise en compte de l’éducation au développement durable dans l’accord final sur le climat en appelant à une mobilisation renforcée pour transformer les systèmes éducatifs. « Lors du lancement de la COP21, 150 chefs d’Etats ont lancé un cri d’alarme sur l’état de la planète. Ceci doit se traduire en décision politique, en investissements financiers, et appelle à un changement profond des mentalités et des comportements » a affirmé la Directrice générale de l’UNESCO qui a ajouté que ce changement passe par l’éducation, car l’éducation apporte à la fois des compétences et des valeurs dont les jeunes ont besoin pour réussir la révolution énergétique et climatique.

La Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de France a appelé ses homologues du monde entier à mobiliser leurs systèmes éducatifs autour des enjeux du développement durable, et particulièrement ceux liés à l’environnement et au réchauffement climatique. Pour Mme Vallaud-Belkacem, plus qu’un défi, c’est une nécessité, une éducation au destin mondial. Le développement durable n’est pas une matière à part, c’est un rapport au monde, un changement profond dans la façon dont nous inscrivons notre action en tant qu’êtres humains dans notre environnement. Elle a fait remarquer que cela ne doit pas être un effet de mode mais un objectif, un outil pédagogique au service des enseignants, une véritable politique publique. Elle a terminé en disant que s’il y a un lieu profondément lié au changement, c’est bien l’École.

La ministre française de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie partage la même vision lorsqu’elle dit que le développement doit se faire sur d’autres valeurs que celles qui ont mené au dérèglement présent entre l’humain et la nature, et cela passe par l’éducation. « Pouvoir agir c’est d’abord savoir » a-t-elle affirmé, soulignant le rôle de l’éducation pour sauvegarder la biodiversité tout comme la diversité linguistique et culturelle. Pour Mme Ségolène Royal, les énergies renouvelables et l’accès à l’éducation sont indissociables. C’est pourquoi elle a invité les participants à se mobiliser autour d’un projet qui pourrait avoir pour ambition « un panneau solaire, une école. »