Assurer la continuité éducative dans l’espace francophone face à la pandémie liée au COVID-19. Tel est le défi pour les systèmes éducatifs de la Francophonie en cette période de crise sanitaire mondiale
La crise sanitaire mondiale provoquée par la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) depuis décembre 2019 requiert la mobilisation de toutes et de tous pour éradiquer ce fléau.
Au nom du Président en exercice de la Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN), l’Honorable Dominic Cardy, des ministres, du personnel du Secrétariat technique permanent et en mon nom propre, nous présentons nos condoléances aux familles éplorées des suites de la maladie et souhaitons un prompt rétablissement aux personnes infectées.
La CONFEMEN souscrit entièrement à l’appel de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), exhortant les gouvernements du monde entier à adopter une approche globale, avec l’ensemble des pouvoirs publics et la société civile pour juguler la pandémie et en atténuer l’impact.
La CONFEMEN salue les mesures prises à l’échelle des Nations et au plan international et encourage les populations à respecter les consignes données par l’OMS et les gouvernements pour éradiquer cette pandémie. À l’instar des autres institutions de la Francophonie, la CONFEMEN a pris les dispositions requises afin de privilégier le télétravail.
Cependant, plus que le « confinement » qui tend à devenir la règle à l’échelle mondiale, la lutte contre ce fléau exige, pour réussir, une solidarité agissante et l’expression des valeurs d’humanité et de diversité dont est porteuse la grande famille de la Francophonie.
Les acteurs de la société civile et du secteur privé sont invités à soutenir les efforts des États et gouvernements à travers des actions concertées, audacieuses et efficaces pour contrer la maladie et réduire ses conséquences sur la vie sociale et économique.
L’évolution de la crise montre qu’aucun secteur n’est épargné et l’éducation, déjà secouée dans beaucoup de pays par la crise de l’apprentissage, l’insécurité et le terrorisme, subit de plein fouet les conséquences de cette pandémie.
Une prise de conscience s’impose dans tous les pays membres de la CONFEMEN au sujet des incidences de cette crise sanitaire mondiale sur les systèmes éducatifs et la qualité de l’éducation. Il est nécessaire que chaque pays prenne les mesures requises pour la continuité des services éducatifs à travers des stratégies pour assurer la qualité, l’inclusion et l’équité.
Les informations disponibles sur la gestion des systèmes éducatifs en cette période de crise, dans le monde en général et dans l’espace francophone en particulier, montrent la diversité des approches adoptées. Certains pays adoptent la fermeture complète ou partielle des établissements scolaire alors que d’autres maintiennent le service scolaire et universitaire habituel. Selon la cartographie de l’UNESCO, à la date du 19 mars 2020, plus de 890 millions d’enfants et de jeunes, soit plus de la moitié de la population mondiale d’âge scolaire, n’avaient plus accès à leurs établissements d’enseignement pour raison de fermeture des écoles et universités. Ces mesures concernent 114 pays, dont la majorité des 44 États et gouvernements membres de la CONFEMEN.
Pour la CONFEMEN, quelle que soit l’approche adoptée, la finalité doit être centrée sur l’être humain en général et sur les enfants en particulier et, ce qui est à mettre en avant comme priorité, à court, moyen et long terme, c’est l’éducation dans des conditions idoines de sécurité et de santé pour tous.
La CONFEMEN est solidaire de toutes les personnes qui œuvrent, au sein du système éducatif et dans ce contexte difficile, à maintenir les pays sur la voie de l’ODD4 et exprime ses encouragements, au personnel de santé qui se retrouve en première ligne de ce combat, travaillant au « corps à corps » pour prendre en charge les personnes contaminées ainsi qu’à toute les personnes qui, dans leurs laboratoires respectifs, recherchent une réponse efficace et durable face à ce fléau.
La CONFEMEN n’oublie pas les professionnels des différents corps de métiers, notamment la sécurité, le transport et la logistique qui participent à la gestion, à l’échelle mondiale, des conséquences de cette crise sanitaire.
La CONFEMEN réaffirme son engagement à poursuivre l’appui aux politiques éducatives et à la qualité de l’éducation dans les pays membres, à travers ses deux programmes : le Programme d’Analyse des Systèmes Éducatifs de la CONFEMEN (PASEC) et l’Observatoire de la Qualité de l’Éducation (OQE).
Face à la crise sanitaire actuelle et aux fermetures d’établissements scolaires qui en découlent, la CONFEMEN perçoit le numérique comme une solution pertinente pour assurer la continuité éducative, en plus de l’innovation pédagogique, de l’amélioration de la qualité des acquis d’apprentissage, de la formation des enseignants et du pilotage des systèmes éducatifs. C’est le moment, plus que jamais de mobiliser l’ensemble des pays francophones et la communauté internationale autour de l’utilisation du numérique en éducation.
Pour finir, c’est le lieux de rappeler la nécessité de renforcer le partenariat et la synergie d’action entre les institutions de la Francophonie, pour réussir l’équité, l’inclusion et la qualité de l’éducation et pour juguler les conséquences de la crise sanitaire actuelle du système éducatif . C’est tout le sens du mot d’ordre pour les es 60 ans de la CONFEMEN :
Agir plus, Agir ensemble, Agir pour tous.
Professeur Abdel Rahamane BABA-MOUSSA
Secrétaire général de la CONFEMEN