Le Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC) et le ministère de l’Éducation de base du Cameroun ont procédé, du 24 au 28 octobre 2016, à Yaoundé (Cameroun), à la restitution des résultats nationaux de l’évaluation PASEC2014.
Une première présentation du rapport national du Cameroun a été faite aux cadres du département sous la présidence du Secrétaire général du ministère et en présence de l’Inspectrice générale des enseignements ainsi que du responsable de la Commission nationale de l’UNESCO. Une deuxième présentation a été faite aux Partenaires techniques et financiers.
Au Cameroun, ce sont près de 270 écoles et plus de 4880 élèves qui ont été enquêtés. Cette évaluation a porté aussi bien sur le système éducatif francophone que sur le système anglophone. Les écoles enquêtées sont représentatives de la population scolaire du Cameroun et de sa répartition géographique. Les écoles publiques comme privées ont été enquêtées.
Il ressort de cette enquête que la majorité des élèves ne disposent pas des compétences attendues au primaire. En effet, l’étude du système éducatif camerounais révèle que 70,3% des élèves sont en dessous du seuil «suffisant» en langue 44,7% en dessous du seuil «suffisant» en mathématique en début de cycle. En fin de cycle, ils sont 51,2% et 64,6% des élèves à être en dessous de ce seuil respectivement en lecture et en mathématiques.
L’évaluation PASEC2014 permet de constater que le système éducatif camerounais occupe un rang moyen parmi les pays de l’Afrique subsaharienne évalués. Il faut noter qu’une part remarquable des élèves ne maitrise pas les connaissances et compétences considérées comme suffisantes pour poursuivre une scolarité dans de bonne conditions. En fin de cycle plus de la moitié des élèves sont dans ce cas. Il est constaté également que les performances de certaines zones sont inquiétantes, notamment celle du Grand Nord dans le sous-système francophone et la zone anglophone publique, où en début comme en fin de scolarité, les résultats des élèves sont particulièrement faibles.
Des pistes de réflexions et d’action à mener
Cinq (05) pistes de réflexions et d’action ont été proposées : (1) améliorer le niveau d’acquisition des élèves dans les disciplines fondamentales ; (2) réduire les disparités de contexte et de réussite entre les zones et les groupes d’élèves ; (3) repenser la politique de redoublement ; (4) promouvoir l’utilisation des données sur les apprentissages dans le suivi des politiques éducatives pour assurer un meilleur pilotage du système éducatif ; (5) mener des analyses thématiques supplémentaires pour comprendre certains résultats restés à l’état descriptif. Ces pistes sont déclinées en sous points d’actions susceptibles de contribuer à améliorer la qualité des apprentissages.
Lors de cette restitution, le PASEC a insisté particulièrement sur la disparité des résultats entre les régions et les groupes d’élèves, le problème du redoublement qui ne permet pas aux élèves en difficulté de progresser et l’importance de prendre en compte les résultats des évaluations dans les réformes éducatives.
La CONFEMEN se réjoui de voir que le pays s’engage à diffuser les résultats auprès des acteurs et partenaires de l’éducation et félicite les autorités pour l’inscription du Cameroun à la prochaine évaluation du PASEC en 2019. Des réunions préparatoires ont eu lieu à l’occasion de cette mission afin de cibler les attentes du pays pour le PASEC2019.