La Francophonie était bien présente à la Conférence mondiale de l’UNESCO sur l’éducation au développement durable (EDD) qui s’est tenue à Nagoya au Japon du 10 au 12 novembre 2014. Ce fut l’occasion de diffuser le Bilan de la décennie pour l’éducation en vue du développement durable des pays francophones réalisé par la Fondation Monique-Fitz-Back pour l’Organisation internationale de la Francophonie, en collaboration avec la CONFEMEN et le Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation (CSFEF). Ce bilan a permis de rendre compte des avancées réelles de la Francophonie en éducation au développement durable. Il a permis de mettre en lumière les initiatives transversales significatives, les grandes tendances du développement de l‘EDD dans les pays et gouvernements francophones et de relever les pratiques exemplaires. Il ressort de ce bilan qu’une volonté commune d’intégration de l’EDD dans le curriculum anime les pays, avec le souci explicite de mieux contribuer à former des citoyens actifs et responsables, capable de composer avec un monde de plus en plus complexe et de façonner un avenir durable.
L’éducation au développement durable s’avère un puissant stimulant de l’innovation pédagogique. On ne peut envisager éduquer à la durabilité sans favoriser une pédagogie interactive, sans faciliter l’émergence d’une citoyenneté favorisant la résolution de problèmes, la créativité et la réflexion critique. Cette préoccupation déborde l’éducation formelle pour s’étendre à l’éducation non formelle et informelle et s’arrimer aux préoccupations locales à travers des projets interactifs autour de l’école.
Néanmoins, pour passer de l’intégration formelle de l’EDD dans les programmes à son intégration réelle dans la classe, il faut supporter le réseautage des acteurs à tous les niveaux, recourir à des formules novatrices de formation des enseignants, développer un matériel pédagogique en français, assurer un meilleur accès aux TIC dans la diffusion de l’EDD, reconnaître l’engagement des jeunes, des enseignants et des établissements et soutenir l’action des ONG.
Les acquis de la Francophonie en matière d’EDD depuis la dernière décennie sont bien comparables à ceux des autres pays du monde. Même si les progrès sont réels puisque la plupart des pays ont commencé à intégrer cette préoccupation, il reste beaucoup à faire. La Décennie aura permis un déblocage majeur en faveur de l’éducation au développement durable sans pour autant nous permettre d’arrêter en si bon chemin. Les prochaines années vont demander un renforcement du leadership politique, un soutien efficace aux éducateurs, aux jeunes et aux communautés locales. La Francophonie aura intérêt à s’inspirer de ces perspectives et à y donner suite.