L’exposé introductif a été présenté par Monsieur Mamadou NDOYE, expert-consultant. Après avoir présenté le contexte, les objectifs et la problématique à traiter en vue de la 56e Conférence ministérielle, il a fait un état des lieux de la situation de l’Éducation pour tous (EPT) en exposant l’historique, le bilan, les perspectives, les priorités et les défis pour les pays membres de la CONFEMEN. De cet exposé, il est ressorti les messages suivants : promouvoir des politiques transformationnelles ; poser la qualité comme inséparable de l’équité et de l’efficacité externe ; s’appuyer sur la gouvernance partenariale décentralisée pour mobiliser un large engagement en faveur de la qualité et de l’équité ; situer l’école et la classe comme lieux décisifs d’investissements et d’action où se déroulent les changements pour l’amélioration continue de la qualité ; mobiliser des ressources additionnelles, élément indispensable pour élargir une éducation de base inclusive et de qualité au secondaire ; assurer une éducation et un apprentissage tout au long de la vie, équitable et de qualité pour tous d’ici à 2030, à travers des changements de paradigmes, de nouvelles politiques et de nouveaux systèmes.
Les échanges enregistrés à l’issue de l’exposé introductif ont porté notamment, sur les raisons de la non-atteinte des objectifs de Dakar 2000 ; les problèmes liés à la mobilisation du financement pour l’éducation; la nécessité de la prise en compte des recommandations de la ministérielle de la CONFEMEN par les chefs d’État lors du prochain Sommet de la Francophonie en novembre 2014 dans la perspective des réunions internationales à venir en 2015; la nécessité pour les chefs d’État de favoriser l’intégration des bonnes pratiques suggérées par la société civile, dans leurs efforts visant à améliorer la qualité de l’éducation ; la problématique de l’inclusion des enfants à besoins spécifiques dans les systèmes éducatifs qui manquent de personnel formé à cet effet.
Le cadre de politique général dégagé à l’issue des travaux en atelier fait ressortir que :
- L’EPT n’est pas une option parmi d’autres, encore moins une utopie, mais une obligation éthique et légale qui s’impose aux États, un bien public mondial qui engage la responsabilité de la communauté internationale ;
- L’équité, ce n’est pas donner le même type d’éducation à tous, mais plus et mieux à ceux qui en ont le moins et selon les besoins ;
- La qualité n’existe pas sans l’équité ;
- L’EPT exige de dépasser le modèle unique pour tous afin de promouvoir un système ouvert, diversifié, flexible et intégré offrant à chacun et à chacune les opportunités d’apprentissage correspondant à ses besoins et à sa situation (vision holistique);
- L’EPT n’est pas l’éducation pour l’éducation, ni la simple acquisition de « savoirs décontextualisés », c’est le développement de connaissances, de compétences et d’attitudes permettant à l’apprenant de faire face avec succès aux problématiques essentielles de leur environnement local, national, régional et mondial (développement durable : conscience et comportement écologiques, sociétés inclusives, tolérance, paix et sécurité).
Des stratégies ont été également identifiées pour chacune des trois thématiques et des recommandations énoncées notamment :
- Accroître de façon substantielle le financement de l’éducation en accordant au secteur une moyenne de 8% du PIB ;
- Promouvoir des politiques transformationnelles pour construire des systèmes éducatifs ouverts, flexibles et réactifs aux besoins des jeunes et à la demande évolutive de la société et de l’économie ;
- Se focaliser sur l’école et la classe comme lieux décisifs d’investissements et d’action où se déroulent les changements pour l’amélioration continue de la qualité ;
- Réussir l’autonomisation administrative, financière et pédagogique des établissements et faire émerger un leadership transformationnel à la base tout en renforçant les capacités des acteurs ;
- Développer des politiques systémiques de mobilisation et d’utilisation optimales des enseignants : recrutement rigoureux, formation initiale et continue pertinente et efficace pour l’amélioration continue de l’apprentissage, déploiement rationnel en fonction des besoins du terrain, conditions d’emploi valorisantes, évaluation et reconnaissance du mérite, gestion de la carrière incitative ;
- Appuyer la recherche et l’évaluation pour l’accompagnement scientifique et technique de la formulation des politiques et du pilotage des réformes ;
- Renforcer les capacités des parlementaires et autres élus pour une compréhension approfondie des politiques, objectifs et stratégies d’éducation ;
- Se focaliser sur l’équité et la qualité comme les deux piliers combinés d’une éducation de base élargie, inclusive et de qualité pour tous.