Le Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC) a restitué en septembre 2012 le rapport d’évaluation du système éducatif de la République du Tchad.
L’enquête, réalisée en collaboration avec les responsables du pays pour l’éducation, a permis de faire l’état des lieux sur la qualité de l’enseignement primaire des sous-systèmes francophone et arabophone. Les données ont été collectées au cours de l’année scolaire 2009-2010 et l’étude a offert la possibilité de dégager des pistes d’actions pour une amélioration du système éducatif primaire tchadien.
Il ressort de cette analyse que les performances scolaires en 2e année dans le système francophone ont sensiblement diminué entre l’évaluation de 2004 et celle de 2010. Le nombre d’élèves en difficulté est aussi particulièrement préoccupant. En 5e année toutefois, les performances moyennes des élèves aux tests de fin d’année ont sensiblement augmenté depuis 2004. Cependant, il faudrait nuancer ces résultats car les taux élevés d’abandons et de redoublement laissent présager que les élèves les plus faibles ont été écartés du système éducatif au cours du cycle primaire.
Dans le sous-système arabophone, les performances des élèves en arabe sont en moyenne sensiblement supérieures au seuil de 40% de bonnes réponses, en 2e tout comme en 5e année. En ce qui concerne les mathématiques, en 2e année il n’y a pas de différence significative dans les résultats entre les deux sous-systèmes, par contre en 5e année, les élèves francophones devancent les élèves arabophones avec une différence moyenne de 10 points dans cette discipline. Ces comparaisons de performances scolaires entre les élèves étudiant en français et ceux étudiant en arabe sont à considérer avec précaution puisque que les élèves étudiant en arabe représentent moins de 10% du total des élèves scolarisés au primaire.
Globalement, les résultats scolaires demeurent très faibles. L’achèvement du cycle primaire pose également problème avec un taux moyen de 37%. De même, le pays n’a pas atteint la parité garçon/fille dans le système éducatif primaire, où l’on compte seulement 7 filles pour 10 garçons.
Par ailleurs, l’étude a permis de faire ressortir quelques facteurs de réussite. On remarque notamment que l’amélioration du temps scolaire, la possession de manuels scolaires pour tous et la formation initiale et continue des maîtres sont associés positivement à la performance scolaire des élèves.
Un des défis majeurs que doit relever le système éducatif primaire tchadien pour la prochaine décennie sera sans doute de réduire les disparités de réussite, d’accès et d’achèvement entre les différents élèves en âge scolaire, en axant prioritairement les moyens sur le recrutement, la formation des enseignants et la valorisation des maîtres communautaires. Le pays, en s’engageant dans le processus d’évaluations internationales du PASEC, devrait pouvoir s’inspirer des bonnes pratiques dans les autres pays d’Afrique Subsaharienne pour améliorer le rendement de son système éducatif.
Les données nationales de l’évaluation diagnostique du système éducatif du Tchad sont disponibles sur demande à partir du lien ci-après : lien vers les données