La 90e session du Conseil permanent de la francophonie (CPF) s’est tenue le 6 novembre 2013 à Paris sous la présidence de M. Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie. Il a réuni les représentants personnels des 77 Chefs d’État et de gouvernement de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Le Secrétaire général de la CONFEMEN, M. KI Boureima Jacques a mis à profit sa participation en partageant avec les membres du conseil les résultats d’une étude menée dans le cadre de la 55e session ministérielle de la CONFEMEN (Ndjamena, 2012). Cette étude a abordé la question des langues nationales comme l’un des paramètres essentiels d’amélioration de la qualité, de la pertinence et de l’équité du système éducatif. Aussi, est-il reconnu que les premiers apprentissages dans la langue la mieux maîtrisée par l’enfant dès son jeune âge, facilite l’intégration de l’enfant à l’école.
Menée auprès de huit (8) pays francophones d’Afrique, l’étude révèle, à titre d’exemples, qu’au Burkina Faso, au Bénin, en RDC et au Cameroun, la tendance est au multilinguisme à intégrer dans les curricula avec comme langue de référence, le français et/ou l’anglais pour le cas du Cameroun. En Tunisie par contre, l’arabe et le français sont utilisés comme langues d’enseignement, mais de manière asymétrique dans la mesure où le français est privilégié au secondaire pour l’enseignement des sciences. En Mauritanie également, l’arabe et le français sont utilisés comme langues d’enseignement et le français reste la langue d’enseignement des sciences depuis le primaire. Au Tchad, enfin, le français et l’arabe cohabitent à parts égales et côtoient les différentes langues nationales.
Plusieurs expériences et projets sont développés sur le terrain, notamment la pédagogie convergente, le projet École et langues nationales (ELAN), les écoles bilingues, les écoles communautaires, les écoles satellites, les centres d’éducation de base non formelle, les daaras. Mais la question qui reste posée est de savoir quand est-ce que ces différentes expériences et pratiques vont réellement impacter les politiques éducatives ?
Le Secrétaire général de la CONFEMEN regrette l’hésitation constatée dans le choix d’utiliser de manière définitive et durable les langues nationales dans les enseignements en gardant le français comme langue de référence. C’est pourquoi il appelle à une prise de conscience, car dira-t-il, « si nous voulons que les pays francophones d’Afrique subsaharienne deviennent des pays émergents à moyen ou long terme, l’utilisation des langues nationales dans l’éducation est incontournable et doit être traitée de manière sérieuse et profonde ».